46 diacres permanents dans notre diocèse, bientôt 48, aujourd’hui prenons le temps de connaitre leur place dans notre Église. Quel est leur rôle, leur place ? Comment sont-ils formés ? pourquoi parle-t-on de diacres permanents ?
Diacre permanent ?
Le ministère des diacres existe depuis les premiers temps de l’Église (Actes des Apôtres (6-1 et suivants))
Mais depuis plusieurs siècles le diaconat ne subsistait dans l’Église latine qu’au titre d’étape vers le ministère de prêtre. Le Concile Vatican II, en 1963, a rétabli le diaconat en tant que ministère exercé de manière permanente. Ordonné pour la vie, le diacre permanent reçoit des missions particulières données pour un temps et révisables.
Qu’est-ce qu’un diacre ?
« diacre » vient du mot grec «diaconos» qui signifie «serviteur».
Le diacre est un homme marié ou célibataire qui a répondu à un appel de l’Église catholique pour être signe du service. Après un temps de discernement et de formation il est ordonné par l’évêque de son diocèse qui lui confie une mission.
Ordonné pour la vie, le diacre reçoit la grâce de l’Esprit Saint qui l’aide, le guide et le fortifie pour accomplir la triple mission qui lui est confiée : manifester l’amour du Christ par le service de la Liturgie, de la Parole et de la Charité.
Les « ministres de la charité », comme on les nomme parfois, sont d’abord envoyés en mission dans la vie sociale, au sens large. La mission du diacre s’exerce dans sa vie familiale, professionnelle et ses engagements… avec une attention spéciale aux plus précaires.
Par sa présence, il aide les baptisés à vivre le service de Dieu et des hommes dans le monde à la suite du Christ serviteur : « Et moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » Lc 22,27.
Les diacres sont choisis, appelés, ordonnés pour une mission précise, de caractère sacramentel et de façon définitive. Ils sont désormais clercs, (membres du clergé), non plus laïcs.
Le rôle du diacre dans l'Église catholique romaine est défini par Lumen Gentium : « Il appartient aux diacres d'administrer solennellement le baptême, de conserver et de distribuer l'Eucharistie, d'assister, au nom de l'Église, au mariage et de le bénir, de porter le viatique aux mourants, de donner lecture aux fidèles de la Sainte Écriture, d'instruire et exhorter le peuple, de présider au culte et à la prière des fidèles, d'être ministres des sacramentaux, de présider aux rites funèbres et à la sépulture.[..]3. »
L'âge minimum requis par le droit canon (CIC §1031-2) est de 25 ans pour le célibataire. Pour les mariés, l'âge requis est 35 ans (et en France, au moins dix ans de mariage sont requis). En cas de veuvage, le marié-diacre est alors soumis à la règle du célibat, sauf cas particulier.
Diacre/prêtre, quelle différence ?
Même si, comme le prêtre, il célèbre des baptêmes et des mariages, le diacre ne remplace pas le prêtre car les ministères sont différents et complémentaires. Dans la vie du doyenné et de la paroisse, il agit en concertation avec les curés.
Pendant la messe, le diacre est le ministre ordinaire de la proclamation de l'évangile et de la communion. Comme ministre ordonné il peut assurer l’homélie.
Vie familiale :
90% des diacres permanents sont mariés.
Pour les hommes mariés, l’accord de l’épouse est requis et réaffirmé au début de la célébration d’ordination. Le sacrement de mariage demeure premier.
Pour Benoît XVI, la vocation diaconale "est une grâce particulière pour la vie familiale, qui de cette façon est appelée à s'ouvrir toujours plus à l'accueil de la volonté du Seigneur et des nécessités de l'Eglise. ".
Vie professionnelle :
Le diacre conserve ses activités professionnelles, syndicales et associatives. Par sa lettre de mission, l’évêque l’envoie dans ses milieux de vie pour y être signe de l’Eglise parmi les hommes. Au moment de la retraite professionnelle, la mission pourra être redéfinie en fonction des besoins du diocèse et des charismes et compétences du diacre.
NB : Le diacre étant rémunéré par son activité professionnelle, puis par sa retraite, il ne perçoit pas de salaire de l’Eglise, il est bénévole.
La vie diaconale n'est pas en plus de la vie professionnelle et de la vie familiale. Elle doit se vivre dans tous les domaines de la vie humaine. C'est la façon de relier les 3 piliers principaux de la vie du diacre (activité professionnelle ou vie de retraité, présence familiale, souci de la vie ecclésiale) qui fait un diaconat signifiant.
Quelle spiritualité pour le diacre ?
La vie du diacre est partagée entre famille, profession, mission, engagements… Il a besoin d’unifier ce qui fait sa vie et d’enraciner sa foi dans une relation personnelle au Christ.
Foncièrement la spiritualité du diacre est celle du serviteur.
Il célèbre la Liturgie des Heures et participe aussi souvent qu’il le peut à l’Eucharistie.
Il prend des temps de retraite individuellement ou en fraternité diaconale.
Il est soutenu par sa prière personnelle et par un accompagnateur spirituel.
Quel cheminement ? Quelle formation ?
Le cheminement dure 7 ans : 1 année de recherche suivie de 6 années de formation qui sont vécue en Province à Merville, à raison de 4 week-end par an, auxquels il faut ajouter retraite et récollection.
L'admission parmi les candidats au diaconat est célébrée en début de 4° année de formation. Elle est suivie, quelques mois plus tard dans les communautés locales, de la célébration des ministères institués : lectorat (service de la Parole de Dieu) et acolytat (service de la prière communautaire et de l'Eucharistie),
Les ordinations diaconales sont célébrées en début de la 5°année de formation.
La lettre de mission
L'ordination s'accompagne d'une lettre de mission. Celle-ci est toujours le fruit d'une réflexion, d'une prière personnelle et d'un partage ecclésial. Rédigée dans une nécessaire concertation, elle est signée par l'Évêque. Elle n'est jamais faite pour enfermer, mais pour servir la fidélité et la liberté.
La lettre de mission prend en compte un certain nombre d'enjeux incontournables :
• la vie du couple et de la famille, comme premier lieu de la mission,
• la vie professionnelle et sociale, la présence à la vie du monde,
• la juste place dans la communauté chrétienne,
• le service de la Parole, de la Liturgie et des Sacrements,
• la participation à la formation et à la vie diaconale du diocèse,
• la vie spirituelle enracinée dans le mystère de Jésus-Serviteur.
La vie diaconale c’est
Les diacres se retrouvent plusieurs fois dans l'année, par secteur géographique, en équipes appelées « fraternités », pour relire leur ministère, entendre la parole des épouses, s'enraciner dans la Parole de Dieu, se soutenir mutuellement.
6 journées annuelles rassemblent les diacres du diocèse :
• deux journées de formation avec les frères du L.A.C. : c'est la « Provinciale »,
• deux au plan diocésain : c'est la « Cambrésienne »,
• deux journées de partage avec l'Évêque.
Une retraite spirituelle est proposée chaque année pour la Province ecclésiale.
Le saviez-vous ?
Le diacre est appelé
C'est la communauté des croyants – concrètement des groupes ou des personnes - qui sollicite des hommes pour le ministère diaconal, en fonction des besoins de la diaconie de l'Église diocésaine et des aptitudes aperçues chez tel homme.
La prudence et la discrétion sont requises dans cette démarche, du fait qu'elle peut engager toute la vie de l'intéressé. Lorsqu'un homme est remarqué comme susceptible de convenir au diaconat, c'est donc aux instances diocésaines qu'il doit être présenté, et ce sont elles qui décident ou non de l'opportunité de l'interpeller, et de qui devra le faire. Si l'homme est marié, l'épouse devant se sentir pleinement consentante, c'est alors au couple qu'il s'agit de poser la question.
Contrairement au presbytérat, où c’est l'intéressé qui se propose de lui-même au discernement.