Le 2 janvier 2022, la quête était demandée pour les Eglises d’Afrique, l’occasion de nous pencher sur les liens étroits qui unissent l’Eglise de France et plus particulièrement notre diocèse aux communautés catholiques du continent africain. Dans le diocèse de cambrai, nous accueillons des prêtres étrangers, souvent appelés prêtres Fidei Donum (Don de la foi). Ces prêtres restent attachés à leur diocèse d’origine et y reviennent après plusieurs années passées en mission. Actuellement ils sont 11 prêtres Fidei Donum d’origine africaine dans notre diocèse, ainsi que 3 jeunes prêtres étudiants.
Le diocèse de Cambrai cultive des liens très étroits avec certains diocèses du continent africain, plus particulièrement le diocèse d’Antisiranana à Madagascar, celui de Dapaong au Togo et celui de Dédougou au Burkina-Faso.
Le diocèse de Dapaong au Togo
Figure connue des diocésains, Sœur Marie Stella e(t son association « Enfant de l’Espoir »), incarne le lien ténu qui nous unie au diocèse de Dapaong.
À Saint-Amand-les-Eaux, la communauté des Sœurs hospitalières du Sacré-Cœur est présente dans 27 pays et se consacre aux soins des malades. Au Nord-Togo, la congrégation est investie depuis longtemps dans trois structures médicales : un centre de santé à Korbongou, l’hôpital pédiatrique Yendube et un centre de santé mentale, à Dapaong. Elle apporte un concours actif à l’association VIE, en promouvant les parrainages des enfants vulnérables et en envoyant des volontaires.
La Pastorale des jeunes « Jeunes CathoCambrai » est aussi très impliquée puisque depuis 2011, tous les deux ou trois ans, elle organise un camp de solidarité internationale à Dapaong avec une vingtaine de jeunes du diocèse. Leurs missions sur place : soutien scolaire, animation, rencontres… Les jeunes du diocèse participent aussi à des missions plus ponctuelles.
Le diocèse d’Antisiranana à Madagascar
Les sœurs de Ste Thérèse d’Avesnes sont présentes à Madagascar et au Burkina Faso où elles assurent notamment une mission de scolarisation : « Eduquer c'est participer à l'œuvre créatrice de Dieu ».
A Madagascar, elles possèdent 4 établissements : une école de la primaire au lycée à Sakaraha, une école primaire et secondaire à Bétania, une autre à Tuléar et une derniére à Manonbo.
Elles ont aussi ouvert une école en 2013 à Nouna au Burkina-Faso.
L’opération « Un cadeau pour Moi ? Un cadeau pour Lui » est aussi un autre lien avec Madagascar puisque les dons des diocésains permettent de participer au financement de la construction d’écoles à Madagascar mais aussi dans les pays parmi les plus pauvres (Haïti, Honduras, Togo, Bénin…).
Le diocèse de Dédougou au Burkina-Faso
En septembre dernier, le père Hervé Le Minez, ancien doyen du Cateau Cambrésis, est parti comme prêtre Fidei donum au Burkina-Faso. Cette mission d’église universelle n’est donc pas réservée aux prêtres africains, asiatique ou d’Amérique latine mais bien à tous.
Il nous livre son témoignage :
Me voici depuis 3 mois au Burkina-Faso, dans le diocèse de Dédougou. Je ne suis pas en terre inconnue car j’ai déjà séjourné dans ce pays à Bobo-Dioulasso (la seconde ville du pays) en tant que prêtre fidei donum, dans les années 90. De plus, la ville de Dédougou est jumelée à la ville de Douai. L’Abbé Lucien Dabira qui fut le curé de la cathédrale de Dédougou, a même servi pendant sept ans dans les paroisses du centre-ville de Douai et un autre prêtre de ce diocèse, l’abbé Evariste Zoubga, est actuellement curé de la paroisse St Jean-Bosco en pays de Mormal (Le Quesnoy). C’est dire que des liens nombreux et fraternels existent entre les deux diocèses.
Nommé prêtre-professeur au petit séminaire du diocèse qui est situé à 4 km du centre-ville, j’ai été accueilli par une équipe jeune et sympathique de neuf confrères. Dans ce petit séminaire St Paul de Tionkuy, sont scolarisés 200 jeunes, de la 6eme à la Terminale, en internat. J’enseigne le français et l’histoire-géographie aux 6emes et aux 5emes.
De plus, chaque dimanche, j’interviens à la paroisse-cathédrale de Dédougou comme vicaire dominical en célébrant l’Eucharistie à la cathédrale ou encore au camp militaire ou à la prison.
Comme dans beaucoup de diocèses au Burkina, le clergé est très jeune. Chaque année, plusieurs prêtres sont ordonnés et nombreux sont ceux qui, au cours de leur ministère, effectuent un service pastoral en France en tant que « prêtre fidei donum ». Ainsi, dans notre équipe de prêtres-professeurs, ils sont trois à avoir vécu cette expérience, l’un dans le diocèse de la Rochelle, l’autre dans celui de Bayeux-Lisieux et le troisième dans celui d’Avignon.
A proximité du petit séminaire, se trouve le Centre de Formation des Catéchistes qui accueille pour 3 ans des couples avec leurs enfants. Ils y reçoivent une formation théologique, biblique et liturgique qui leur permettra d’animer la communauté chrétienne dans laquelle ils seront envoyés, et une formation en agriculture et en élevage qui leur permettra de subvenir à leurs besoins. Le rôle des Catéchistes dans les diocèses burkinabè est essentiel.
Depuis plusieurs mois, le pays est confronté à une multiplication des attaques terroristes aux frontières du Mali et du Niger (« la zone des 3 frontières »). Plusieurs villages de notre diocèse de Dédougou ont malheureusement été menacés entraînant le repli de la population vers les centres urbains et la fermeture des écoles. C’est dans ce contexte difficile que Noël a été célébré avec ferveur. Plus que jamais, nos frères Chrétiens du Burkina ont prié l’Emmanuel, le Prince de la Paix.
« Dieu de puissance et de bonté, nous te prions pour notre pays, le Burkina-Faso, aux prises avec des actes terroristes qui l’ensanglantent et font peser sur lui des menaces de déstabilisation. Libère de toute manipulation les auteurs de ces actes et convertis leurs cœurs »
(extrait de la prière qui est lue à la fin des messes au Burkina)