Don Emmanuel Rousselin, prêtre de la communauté Saint-Martin, docteur en théologie, et curé de la paroisse Saint-Maurand Saint-Amé depuis 2021, publie un ouvrage sur le miracle eucharistique de Douai paru aux éditions Salvator et préfacé par Monseigneur Dollmann, archevêque de Cambrai. Il nous fait plonger dans cette histoire qui a fait de Douai un lieu de piété eucharistique. Plus encore qu’un ouvrage d’histoire, c’est une méditation sur le sens profond de ce qui s’est passé à la collégiale Saint-Amé de Douai ce jour de Pâques 1254.
Don Emmanuel Rousselin, trois ans après votre arrivée, vous publiez cet ouvrage sur le miracle eucharistique. Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ?
« Il me fallait d’abord répondre à une demande forte de notre archevêque de faire rayonner la grâce liée au miracle et (re)découvrir les lieux de piété populaire [Lettre pastorale, novembre 2022]. En arrivant à Douai [2021], je me suis plongé dans cette histoire. Il n’existait pas d’ouvrage récent sur le sujet, ni d’écrit grand public. Or, cette histoire est riche avec une triple apparition de Jésus enfant, Jésus souffrant et Jésus glorieux. Elle mérite d’être connue ! De plus, on trouvait des récits mais jamais de méditation qui se propose de faire goûter la richesse spirituelle de ce miracle. »
Qu’avez-vous appris en creusant l’histoire de ce miracle et de son culte ?
« Il y a eu beaucoup de miracles eucharistiques dans l’histoire de l’Église, mais rares sont ceux qui ont une telle postérité. Il y a un culte constant et une grâce propre liée à ce miracle qui semble rayonner au long des siècles et jusqu’à aujourd’hui à travers la riche histoire spirituelle de la ville. Ce que je trouve passionnant, c’est que l’histoire se poursuit. Elle part de 1254 et va jusqu’au lancement du dossier pour faire ériger la collégiale en basilique. »
Les Douaisiens sont-ils sensibles à cette histoire ?
« Ce qui m’a frappé en arrivant ici, c’est que les habitants étaient trop souvent assis sur un trésor caché. Mais depuis plusieurs décennies, ils sont invités à se le réapproprier. Il y a eu une première étape en 1978, lorsque les processions de la Fête-Dieu ont repris place Saint-Amé, c'est-à-dire au lieu du miracle. La deuxième étape, c’était en 2004, au cours des festivités organisées pour le 750e anniversaire. À cette occasion Monseigneur Garnier [archevêque de Cambrai de 2000 à 2018] avait porté en procession l’hostie du miracle, ce qui était symboliquement très fort. Vingt ans plus tard, cet élan de redécouverte se poursuit comme en témoigne ce petit livre. »
Au-delà du récit, c’est une manière d’évangéliser…
« Le bienheureux Carlo Acutis a mis en avant les miracles eucharistiques pour évangéliser. Le miracle de Douai fait d’ailleurs partie de son exposition. Ce miracle parle aux pauvres car il est très imagé. C’est une pédagogie de Dieu pour nous aider à comprendre l’eucharistie. Le but est que tout le monde puisse le comprendre et je témoigne, pour avoir raconté ce miracle à de nombreux groupes de pèlerins, qu’il touche profondément les cœurs. Dans ce livre, il y a l’histoire du miracle et de son culte, et aussi une méditation qui tente de faire toucher du doigt la richesse spirituelle de l’événement. Entre les deux, un cahier photos avec les représentations du miracle, de Saint-Pierre, de l’hostie et de la Fête-Dieu entre autres. J’ai travaillé trois ans ce sujet, je me le suis vraiment approprié. La nature même du miracle offre une catéchèse approfondie sur l’eucharistie. Il nous aide à ouvrir des yeux nouveaux sur la beauté de ce sacrement. »
« Le Miracle de Douai », aux éditions Salvator, préfacé par Monseigneur Dollmann. En vente au presbytère de Douai, rue Henri Dunant, ou dans les églises de la ville. 16 €.