Le Pape institue une journée mondiale des grands-parents

Dossier "Grand Angle" paru dans le numéro d’Église de Cambrai de juillet 2021

Au terme de l'Angélus du dimanche 31 janvier 2021, le Saint-Père a annoncé l’institution d’une Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées, qui sera célébrée par toute l’Église le 4e dimanche de juillet, aux alentours de la mémoire liturgique (26 juillet) des saints Joachim et Anne, grands-parents de Jésus.

 

« Le 2 février, nous célébrerons la fête de la Présentation de Jésus au Temple, lorsque Siméon et Anne, tous deux âgés, éclairés par le Saint-Esprit, ont reconnu Jésus comme le Messie», a expliqué le Pape. «L'Esprit Saint suscite encore des pensées et des paroles de sagesse chez les personnes âgées : leur voix est précieuse, car elle chante les louanges de Dieu et garde les racines des peuples. Ils nous rappellent que la vieillesse est un don et que les grands-parents sont le lien entre les différentes générations, pour transmettre aux jeunes l'expérience de la vie et de la foi. Les grands-parents sont souvent oubliés et nous oublions cette richesse de préservation des racines et de transmission », a regretté le Souverain Pontife. Annonçant ensuite l'institution de cette journée mondiale, le Saint-Père a souligné combien il est important « que les grands-parents rencontrent les petits-enfants et que les petits-enfants rencontrent les grands-parents, car - comme le dit le prophète Joël - les grands-parents avant les petits-enfants rêveront, ils auront des songes et les jeunes, prenant la force de leurs grands-parents, iront de l'avant, ils prophétiseront ».

 

Préserver une «richesse spirituelle et humaine»

Dans un communiqué, le cardinal Farrell, préfet du Dicastère pour les Laïcs, la Famille et la Vie, livre sa réaction. Il estime qu’il s’agit du « premier fruit de l'année Famille Amoris Laetitia, un don pour toute l'Église destiné à rester au fil des ans. La pastorale des personnes âgées est une priorité qui ne peut plus être renvoyée, pour toute communauté chrétienne. Dans l'encyclique Fratelli tutti, le Saint-Père nous rappelle que personne n'est sauvé seul. Dans cette perspective, il est nécessaire de conserver précieusement la richesse spirituelle et humaine qui a été transmise à travers les générations», souligne-t-il. Le Dicastère souhaite aussi s’engager davantage «pour éliminer la culture du déchet et pour valoriser les charismes des grands-parents et des personnes âgées».

 

« À l'occasion de la première Journée Mondiale, le Pape François présidera la messe vespérale du dimanche 25 juillet, selon ce que permet la situation sanitaire, en la Basilique Saint-Pierre», indique encore le Dicastère, qui «annoncera les autres initiatives possibles qui l'accompagneront». Le Dicastère invite enfin «les paroisses et les diocèses du monde entier à trouver des modalités de célébration de la Journée au niveau local qui soient adaptées à leur contexte pastoral».

Extraits du message du Pape pour

La Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021

 

Chers grands-pères, Chères grands-mères !

“Je suis avec toi tous les jours” (cf. Mt 28, 20) ! Telle est la promesse que le Seigneur a faite à ses disciples avant de monter au ciel et c’est la même promesse qu’il te répète aussi aujourd’hui, cher grand-père et chère grand-mère. À toi.

“Je suis avec toi tous les jours” sont aussi les paroles qu’en tant qu’Évêque de Rome, et en tant que personne âgée comme toi, je voudrais t’adresser à l’occasion de cette première Journée Mondiale des Grands-parents et des Personnes âgées. Toute l’Église est proche de toi –disons-le mieux, elle nous est proche – : elle a souci de toi, elle t’aime et ne veut pas te laisser seul !

 

Le Seigneur connaît chacune de nos souffrances actuelles. Il est aux côtés de ceux qui font l’expérience douloureuse d’être mis à l’écart ; notre solitude – aggravée par la pandémie – ne lui est pas indifférente. […]

Mais aussi lorsque tout semble obscur, comme pendant ces mois de pandémie, le Seigneur continue à envoyer des anges pour consoler notre solitude et nous répéter : “Je suis avec toi tous les jours”. Il te le dit, il me le dit, il le dit à nous tous ! Tel est le sens de cette Journée que j’ai voulu que l’on célèbre pour la première fois cette année, après une longue période d’isolement et une reprise encore lente de la vie sociale : que chaque grand-père, chaque grand-mère, chaque personne âgée – en particulier les plus isolés d’entre nous – reçoive la visite d’un ange !

Parfois, ils auront les traits de nos petits-enfants, d’autres fois, ceux des membres de notre famille, des amis de toujours ou que nous avons rencontrés pendant ces moments difficiles. […]

Le Seigneur est toujours proche de nous, toujours, avec de nouvelles invitations, avec de nouvelles paroles, avec sa consolation. Il est toujours proche de nous. Vous savez que le Seigneur est éternel et ne prend jamais sa retraite, jamais. […] Écoutez bien : quelle est notre vocation aujourd’hui, à notre âge ? Conserver les racines, transmettre la foi aux jeunes et prendre soin des plus petits. N’oubliez pas cela. […]

 

Je voudrais te dire qu’on a besoin de toi pour construire, dans la fraternité et dans l’amitié sociale, le monde de demain : celui dans lequel nous vivrons – nous avec nos enfants et nos petits-enfants – lorsque la tempête se sera apaisée. Nous devons tous être « parties prenantes de la réhabilitation et de l’aide aux sociétés blessées » (ibid., n. 77). Parmi les différents piliers qui devront soutenir cette nouvelle construction, il y en a trois que tu peux, mieux que quiconque, aider à placer. Trois piliers : les rêves, la mémoire et la prière. La proximité du Seigneur donnera la force d’entreprendre un nouveau chemin, même aux plus fragiles d’entre nous, par les routes du rêve, de la mémoire et de la prière. […]

C’est important que tu témoignes toi aussi qu’il est possible de sortir renouvelé d’une expérience d’épreuve. […]

Faire mémoire est une véritable mission pour toute personne âgée : la mémoire, et transmettre cette mémoire aux autres. […] Les fondations de la vie sont la mémoire.

Enfin, la prière. Comme l’a dit une fois mon prédécesseur, le Pape Benoît, le saint vieillard qui continue à prier et à travailler pour l’Église, : « La prière des personnes âgées peut protéger le monde, en l’aidant probablement de manière encore plus incisive que l’activisme de tant de personnes » [4]. […]

Chère grand-mère, cher grand-père, au moment de conclure mon message, je voudrais t’indiquer aussi l’exemple du bienheureux – et bientôt saint – Charles de Foucauld.

Que chacun de nous apprenne à répéter à tous, et aux plus jeunes en particulier, ces paroles de consolation qui nous ont été adressées aujourd’hui : “Je suis avec toi tous les jours” ! Allons de l’avant et courage ! Que le Seigneur vous bénisse.

Rome, Saint Jean de Latran, 31 mai 2021, Fête de la Visitation de la Vierge Marie.

François

Retrouvez l’intégralité de ce message sur https://www.vatican.va/content/francesco/fr/messages/nonni/documents/20210531-messaggio-nonni-anziani.html

 

 

Saints Anne et saint Joachim

Mère et père de la Vierge Marie (Ier siècle)

 

La tradition, dès les premiers siècles, appelle les parents de la Vierge Marie, Joachim ("Dieu accorde") et Anne ("La Grâce - la gracieuse").

 

Sainte Anne est une juive ayant vécu à Séphoris près de Nazareth en Galilée puis à Jérusalem en Judée.

La Bible ne nous apprend rien sur les parents de la Vierge Marie. Le plus ancien document qui en parle est le «Protévangile de Jacques» apocryphe qui nous transmet une tradition judéenne remontant à la première moitié du second siècle. Il en fait un couple discret, mais il était bien réel qui a su accueillir, éduquer Marie et l'éveiller dans la grâce toute spéciale qui était la sienne, et qu'ils ignoraient.

Sainte Anne est souvent représentée apprenant à lire à sa fille dans le livre de la Bible.

Une icône russe, image gracieuse de l'amour conjugal, immortalise le baiser qu'ils se donnèrent lorsqu'ils apprirent la conception de Marie. C'est ainsi qu'ils ont participé au mystère de l'Incarnation.

À travers le monde, sainte Anne est vénérée et priée dans un nombre important de lieux de culte, basiliques, églises et chapelles. En Bretagne, le culte de sainte Anne, est lié historiquement à la première évangélisation de l'Armorique, aux 7ème et 8ème siècles. Le diocèse de Vannes fête Sainte Anne au moins depuis le début du 15ème siècle. Le Pape Grégoire XIII a étendu cette fête à toute l'Église latine en 1584.

Sainte Anne est donc devenue patronne de la Bretagne. Presque toutes les églises bretonnes ont leurs statues de sainte Anne et bon nombre de chapelles, de villages et de lieux-dits sont placés sous son vocable. Les Bretons, au fil des siècles, ont instaurés de nombreux pardons (pèlerinages) dont le plus important est celui de Sainte-Anne d'Auray.

 

"Je confie à la protection de sainte Anne et saint Joachim tous les grands-parents du monde. Que la Vierge Marie, qui - selon une belle iconographie - apprit à lire les Saintes Écritures sur les genoux de sa mère Anne, les aide à toujours nourrir leur foi et leur espérance aux sources de la Parole de Dieu. (Benoît XVI - Angelus du 26 juillet 2009)

Source Nominis et sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray

 

Article publié par Service communication • Publié le Jeudi 17 mars 2022 • 564 visites

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