La place des jeunes dans l'Eglise
Table-ronde autour de Mgr Vincent Dollmann

Deux fois reporté à cause de la crise sanitaire, le rassemblement des EAP (Equipe d'Animation de la Paroisse) et des mouvements et services diocésains a pris la forme d'une table ronde autour de la place des jeunes dans l'Eglise

 

Animée par la journaliste Madeleine Vatel de RCF Hauts de France, la table ronde est composée de trois intervenants : Monseigneur Dollmann, Marie Payen pour la pastorale des jeunes, et Vincent Szymura ( membre de l' EAP de Cambrai). Le Père Mathieu Dervaux introduit cette rencontre particulière qui se déroule en direct de la maison du diocèse ; des questions peuvent être posées par mail aux intervenants.

La question cruciale que doit se poser chaque EAP est celle-ci : " comment permettre aux jeunes de prendre leur place dans l'Eglise pour que toujours " jeunes et vieux se réjouissent ensemble" ?

Pour faire connaissance avec les acteurs de cette table ronde la journaliste leur demande d'abord quel évènement déclencheur a permis leur investissement en paroisse !

Mgr Dollmann : à son époque, l'engagement en paroisse était évident, comme le foot ou les pompiers on s'engageait servant d'autel, on jouait avec les mêmes garçons au foot ... Aujourd'hui l'engagement paroissial est moins évident

Marie Payen : c'est la rencontre d'un séminariste dans un train qui lui fait redécouvrir l'aumônerie étudiante puis un engament auprès de la communauté de Taizé qui lui ancre sa foi dans l'Eglise

Vincent Szymura : à 14 ans un reportage télé parlant de Lourdes et de Marthe Robin, le bouscule. Il achète une Bible et retourne à la messe. Une paroissienne bienveillante l'accueille et l'aide à cheminer.

Pour débuter le débat sur cette question récurrente des jeunes dans l'Eglise, voyons déjà ce qui peut-être un frein à leur investissement ou leur venue en paroisse. Mgr Dollmann rappelle une parole du pape François "la jeunesse est le présent de l'Eglise" : l'Eglise est comme une famille et chaque génération y a sa place. Tous sont d'accord pour dire que l'accueil et la bienveillance sont primordials pour que le jeune se sente bien. Aussi chaque jeune a des capacités, des dons qu'il faut mettre en avant, on ne va pas chercher un jeune parce qu'il nous manque quelqu'un, on l'invite parce qu'il sait faire et à partir de là, on lui donne l'envie de mieux connaître le Christ.

Un groupe de lycéens de la paroisse de St Denis en Solesmois témoigne de leur investissement lors de la rhéabilitation de la chapelle d' Amerval, les activités autour de ce projet étaient d'abord physiques: peinture, rejointoiement, jardinage, déblayage.... Puis convivialité et prière sont venues simplement compléter notre décor, notre aventure. Aujourd'hui elle se poursuit avec une heure d'adoration à chaque rencontre...Pour cela nous avons besoin d'adultes pour nous encadrer, c'est le rôle du diacre, du prêtre....

Pour les collégiens et lycéens, effectivement les intervenants sont d'avis qu'il faut un projet fédérateur pour les mettre en route : il faut leur faire confiance et avec eux monter le projet. Vincent S. ajoute qu'il faut développer les talents et partir de leurs dons pour une identification de la communauté et non l'inverse !

Une autre question qui arrive sur les réseaux: " comment peut-on rejoindre ces jeunes ? Par quel biais les toucher ?" C'est Marie qui donne une ébauche de ce qui est possible. Dans les établissement catholiques et les mouvements il y a des jeunes mais aujourd'hui à cause de leurs études, l'ancrage géographique est moins évident. Ils ont une vie de foi qui fonctionne plus par temps fort ( pélerinage Lourdes, Taizé, JMJ...) Dans chaque paroisse il y a des jeunes qui eux même peuvent annoncer et aider à toucher leurs pairs.

Avec le témoignage des étudiants et des jeunes professionnels on se rend compte que l'enseignement et la formation sont nécessaires à leur investissement. Les communautés doivent adapter les formations aux jeunes, Ils sont demandeurs ... Les parcours Alpha jeunes le prouvent...

Dès septembre 2021, la maison St André à Lille accueillera une année de propédeutique pour des jeunes se posant la question au sacerdoce. Cette année de formation spirituelle ne sera pas seulement attachée au parcours des futurs séminaristes mais ouverte à tous, garçons et filles ! On sent du côté des jeunes adultes un vrai besoin de comprendre ; les temps d'enseignements et de partages sont recherchés lors des pélerinages.

Une autre question : comment donner le goût du Christ aux jeunes ? Mgr Dollmann répond: si on a en soi le goût de l'Evangile, quand on le vit on le renvoie forcément aux autres. Dans l'Enseignement catholique on mise sur l'accueil de tous mais on a parfois peur de l'Annonce.... Il faut proposer le Christ. Vincent S. ajoute que la prière des aînés ou de la communauté pour qu'il y ait des jeunes est importante et quand ils sont là la prière avec eux est essentielle, les générations ont besoin de se rencontrer, d'échanger...On ne peut rester qu'entre gens de même âge, la diversité des opinions fait avancer...

Aussi le cadre dans lequel sont accueillis les jeunes doit être soigné. Quand on se sent bien quelque part on revient... Il faut prendre soin de nos lieux de culte et de nos salles accueillant du public.

Pour conclure des idées, des astuces :

Mgr Dollmann : "Avec la pandémie des solutions se sont mises en place pour poursuivre la catéchèse, l'investissement des parents est parfois délicat mais c'est une première étape. Le catéchuménat touche beaucoup de jeunes de la tranche 20-35 ans, il faut poursuivre cela..." La visio permet aussi de rejoindre des jeunes qui ne seraient peut-être pas venus en présentiel.  

S'il ne fallait garder qu'une idée ce serait celle ci " PAS DE PROJETS SANS JEUNES" il faut que les communautés se laissent interpeller, parfois bousculer par les jeunes, il faut prier avec et pour eux pour une Eglise avec et pour des jeunes !

Le Père Matthieu Dervaux conclut par une invitation au congrès mission en octobre prochain à la cathédrale et l'université catholique de Lille. D'ici quelques jours, trois rencontres en visio présenteront le congrès.

 

 

 

 

 

 

Article publié par Dorothée QUENNESSON • Publié le Samedi 10 avril 2021 • 3679 visites

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