Témoignage de Sylviane de "la Fraternité Jesus Caritas" à la suite de Charles de Foucauld

Le désir de Fr Charles de vivre « comme Jésus à Nazareth » a évolué tout au cours de sa vie : « Ta vie de Nazareth, peut se mener partout, mène là au lieu le plus utile pour le prochain » dit’il...A Tammanrasset, Fr Charles s’est fait proche de bien des manières : travaillant au dictionnaire Touareg, apprenant le tricot aux femmes. « Le tricot et le crochet marchent à merveille. Toutes ces choses sont utiles spirituellement car tout se tient» écrit il. Fr Charles : un guide sûr dans ma vie pour l’unifier, me faire proche, vivre la gratuité dans la prière et pour le frère. ...Tout se tient!

 

Sylviane T Fraternité Jésus Caritas.

 

La Fraternité Jésus Caritas. Un Institut Séculier, le « levain dans la pâte » comme dit J P II, « l’Eglise en Sortie », comme la souhaite, le pape, François. Une fraternité de Vie Consacrée, vie fraternelle mais sans vie communautaire.  La FJC a sa place dans la grande famille de ceux qui veulent suivre Jésus dans l’Esprit de Charles de Foucauld. Mais pour moi, pourquoi Charles de Foucauld ?

Dès son 1er voyage à Nazareth, en 1888, Charles de Foucauld, est fasciné, par le mystère de l’Incarnation, par cette bourgade de Nazareth, lieu humble, pauvre et caché où Jésus a vécu pendant 30 ans, où il a commencé sa mission de Sauveur. Mais son désir de vivre « comme Jésus à Nazareth » va beaucoup évoluer au cours de sa vie. C’est l’Esprit qui va le mener finalement jusqu‘à Tamanrasset au milieu des Touaregs. « Ta vie de Nazareth, peut se mener partout, mène là au lieu le plus utile pour le prochain » finira t’il par dire. Le prochain… ! Se faire « proche »…A Rennes, je vis actuellement dans un quartier avec une grande mixité sociale. Aucun des enfants de l’aide aux devoirs de l’école voisine ne parle français à la maison. Que c’est difficile d’entrer en contact avec ces familles, qui n’ont pas grand désir de s’intégrer, avec ces enfants qui refusent d’être français alors qu’ils sont nés en France. Le désir de ‘fraternité’ avec les voisins en prend un sérieux coup ! Cela rejoint pour moi ce mystère de Gratuité, de grande patience qu’à voulu vivre Frère Charles. Gratuité pour Dieu – l’adoration, Eucharistie – l’Adoration est un acte de justice élémentaire disait M. Delbrêl disciple à sa manière de Charles de Foucauld. Gratuité pour le frère aussi…pour moi vécue de manière très variée : en accompagnant ces familles très aisées des Yvelines dont les enfants venaient dans ma classe « maternelle ». .Que de pauvretés cachées souvent dans ces familles ;  par le biais du CCAS et du Conseil Municipal de ma commune pendant 2 mandats. En redécouvrant l’Evangile avec des catéchumènes pendant plus de 20 ans. Enfin auprès du monde du handicap, des sourds et malentendants à la suite d’une surdité survenue il y a plus de dix ans.

La récente pandémie, m’a fait redécouvrir quelques aspects de la spiritualité de Fr Charles qui m’interpellent : Comme pour Fr Charles qui ne pouvait célébrer l’Eucharistie à Tammanrasset, je découvre, dans une perspective eucharistique, le sacrement du Frère.

Tout ce que vous faites à l’un de ces petits, c’est à moi que vous le faites”, dit Jésus. Il n’y a pas, je crois, de parole de l’Évangile qui ait fait sur moi une plus profonde impression et transformé davantage ma vie » écrit Frère Charles qui passe alors de l’Eucharistie à une vie Eucharistique et de l’exposition du St Sacrement à une vie exposée . cf Mgr Boulanger « La prière d’abandon, DDB »

Et alors qu’il n’y avait plus aucune vie paroissiale, j’ai redécouvert, la lectio divina que Fr Charles a beaucoup pratiquée.

La vie en Institut séculier est une vie assez casse-cou ! il faut vraiment le secours de l’Esprit, des sacrements, des temps de désert, des révisions de vie en fraternité pour garder le cap…Il faut surtout « « s’abandonner »…A travers la perte de ses parents étant enfant, Fr Charles a vécu un sentiment d’abandon, de fragilité…Et il a découvert après bien des erreurs de jeunesse, l’immense miséricorde de Dieu. Ne pas craindre donc… « Mon père, je m’abandonne à toi ».

Article publié par Service communication • Publié le Jeudi 12 mai 2022 - 14h21 • 584 visites

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