Au programme, des rencontres avec différents dicastères et institutions. En quelques lignes, et forcément très subjectivement, voici les fruits et l’élan reçu lors de ce séjour romain.
Des rencontres profondes. La rencontre avec le pape François, la simplicité de celles avec les cardinaux et leurs équipes, les multiples échanges avec les délégués des douze autres mouvements (de 23 à 73 ans), après 2 ans de vidéo-transmissions et entre nous, nous ont transformés. Presqu’une pentecôte ? En tout cas, une synodalité en action depuis la conception de la démarche commune, la préparation avec les 14 mouvements de notre manifeste Apôtres aujourd’hui , jusqu’aux échanges à poursuivre encore. Et vous avez été présents dans nos cœurs tout au long du séjour romain.
Faiblesse et force de la Parole. L’audience papale était précédée d’une émouvante messe très matinale face au tombeau de Pierre dans la crypte déserte, évoquant la faiblesse et la modestie des moyens des premiers évangélisateurs, expérience toujours familière dans nos sociétés déchristianisées, même pour le cardinal Parolin à la secrétairie d’État. Faiblesse et force de la Parole de Dieu face aux politiques…Le pape, en réponse personnelle au manifeste, a revisité le voir-juger-agir, pour percevoir « la finesse et la délicatesse de l’action du Seigneur dans nos vies » car « on n’évolue pas sans une mémoire complète et lumineuse ». « Discernons les appels du Seigneur pour nous » dans « notre rapport au monde… en particulier aux plus pauvres » en acceptant que nos « vies soient passées au crible de la Parole méditée ». « L’agir appartient au Seigneur : c’est lui qui en a l’exclusivité… en s’adaptant à la réalité qui évolue sans cesse ».
Envoyés. François nous incite « particulièrement à rejoindre les jeunes tels qu’ils sont… tout autant en recherche de sens, de vérité et pas moins généreux … afin que le monde change ». Hasard de l’agenda, nous avons ensuite reçu les témoignages de fraternité vécue à travers les actions du dicastère du développement intégral (migrants, économie, et les échanges pourront se prolonger dans les mois à venir) ou avec la communauté Sant’Egidio (personnes exclues).
Mise en responsabilité de tous les baptisés. Attentifs à la diversité des réalités sociales vécues, soulignant les « vraies pratiques synodales » de nos mouvements, le pape et les cardinaux adressent aux membres de l’AC « reconnaissance et vifs encouragements ». L’Église française, inventive, riche de ses laïcs et déjà expérimentée en synodalité, est incitée à faire confiance dans les pratiques et remontées synodales (« la sève passera », selon les mots de Nathalie Becquart et du cardinal Mario Grech, respectivement sous-secrétaire et secrétaire général du Synode des évêques).
C’est à nous que « revient la charge mentale d’évangéliser » (ainsi que l’a par ailleurs précisé Monique Baujard lors des vœux du MCC), en entretiens synodaux en face-à-face avec nos amis et relations non-croyants (comme l’a suggéré le théologien Arnaud Join-Lambert aux vœux de la CEF), « avec un nouveau langage… en nous fondant sur l’expérience humaine de notre interlocuteur » (cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur du Synode des évêques, La Croix du 20 janvier 2022). Pour bâtir l’Église du troisième millénaire et aussi le monde, « Passeurs d’avenir, tous au travail » !
Odile Vérier-Mine, déléguée nationale du MCC
Le discours du pape aux responsables des mouvements d’Action catholique en France
En photo : la délégation des mouvements d’action catholique en France, accompagnée de Mgr Fonlupt, archevêque d’Avignon et président du Conseil pour les mouvements et associations de fidèles de la Conférence des évêques de France (CEF), reçue par le pape François en salle Clémentine (Vatican, le 13 janvier 2022).